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BYOL pour Oracle dans différents clouds : les règles et les risques

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Sébastien Gouyou-BeauchampsSenior Solution Sales Specialist – Publisher Advisory Services
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Oracle est réputé pour la complexité et le coût élevé de ses licences, ainsi que pour ses audits et les frais de support annuels associés. Assurer la conformité de ces licences est crucial pour éviter des risques financiers significatifs.

La plupart des organisations ont déjà migré ou envisagent de migrer certains de leurs programmes Oracle vers le cloud. L'utilisation des licences existantes pour couvrir les usages dans différents clouds (BYOL) ajoute une couche supplémentaire de complexité au maintien de la conformité.

Vos licences Oracle existantes, achetées précédemment pour couvrir vos déploiements On-Premises, vous permettent également d'octroyer des droits d'usage pour des déploiements dans différents environnements cloud. Des règles différentes s'appliquent en fonction du fournisseur cloud et de l'existence ou de l'absence de conditions contractuelles spécifiques dans votre contrat.

Intéressons-nous aux différents scénarios.

Oracle Cloud Infrastructure (OCI) et Oracle Compute Cloud @ Customer

OCI et Oracle Compute Cloud @ Customer sont des solutions qu'Oracle promeut activement. Les règles applicables pour déterminer le nombre de licences se trouvent au bas du tableau Core Factor Table d'Oracle (Tableau des coefficients multiplicateurs en fonction la puissance des cœurs de processeur).

Ces règles spécifient comment convertir vos licences Processeur ou Utilisateur Nommé Plus existantes en unités de puissance Oracle (OCPU) pour le cloud d'Oracle

Pour les plateformes x86, le ratio suivant s'applique :

  • Une licence Processeur couvre l'utilisation du produit sur 2 OCPU

L'utilisation de vos licences Utilisateur Nommé Plus (NUP) est possible à condition de licencier le plus grand nombre entre a) le nombre réel d'utilisateurs (directs et/ou indirects) et b) le nombre minimum de licences d'Utilisateur Nommé Plus par équivalent de licences Processeur (par 2 OCPU) tel qu'applicable pour le programme Oracle. Par exemple, l'utilisation par 32 Utilisateurs Nommés Plus d'un programme avec un minimum de 25 NUP par Processeur, sur 4 OCPU sur x86, doit être couverte par 50 licences Utilisateur Nommé Plus.

Des règles similaires avec des ratios et des minima différents s'appliquent à la plateforme Ampère (Altra/Altramax et AmpereOne) et à Oracle Ravello.

Des règles spécifiques s'appliquent à l'utilisation de licences pour les programmes Oracle dont le nom contient Standard Edition One, Standard Edition ou Standard Edition 2 (à quelques exceptions près). Dans le monde On-Premises, pour ces programmes, vous devez compter chaque socket occupée et lui attribuer une licence Processor. Dans Oracle Cloud, une licence Processeur équivaut à la consommation de 4 OCPU. Si vous utilisez Oracle Database Standard Edition 2 avec vos licences Utilisateur Nommé Plus, vous devez respecter un minimum de 10 licences Utilisateur Nommé Plus pour chaque instance avec un maximum de 8 OCPU.

Environnements cloud approuvés

Oracle a des accords avec trois fournisseurs de cloud public. La liste des fournisseurs et les règles spécifiques applicables se trouvent dans le document public intitulé Licensing Oracle Software in the Cloud Computing Environment. Cette liste comprend :

  • Amazon (EC2 et RDS)
  • Microsoft Azure
  • Google Cloud Platform (depuis le 11 juin 2024)

Oracle ne permet de licencier en comptabilisant la capacité virtuelle (au lieu de la capacité physique des serveurs sous-jacents) que si vous utilisez l'un de ces "environnements cloud autorisés", à l'exception des utilisations sur l'infrastructure Cloud d'Oracle ou les systèmes conçus par Oracle.

Pour ces environnements cloud autorisés, Oracle exige des utilisateurs finaux qu'ils couvrent les usages pour le nombre maximum de vCPU de leurs instances en appliquant les ratios suivants :

  • Une licence Processeur couvre 2 vCPU, si le multithreading est activé
  • Une licence Processeur couvre 1 vCPU, si le multithreading n'est pas activé

Veuillez noter que dans tous les cas, la table de Core Factor d'Oracle n'est pas applicable (car elle ne s'applique qu'aux déploiements On-Premises).

Pour les programmes Oracle dont le nom de produit comprend Standard Edition One, Standard Edition 2 ou Standard Edition, une instance avec un maximum de 4 vCPU est considérée comme une socket et nécessite une licence Processeur. Une instance cloud avec 7 ou 8 vCPU nécessite 2 licences Processeur.

Les restrictions habituelles s'appliquent également, mais elles se déclinent désormais en capacité virtuelle : Oracle Database Standard Edition ne peut être déployée que sur des instances disposant d'un maximum de 16 vCPU (4 licences Processeur) et Oracle Database Standard Edition 2 ne peut être déployée que sur des instances disposant d'un maximum de 8 vCPU (2 licences Processeur). En outre, le nombre minimum de licences Utilisateur Nommé Plus s'applique également (par exemple, 10 licences Utilisateur Nommé Plus au minimum pour une instance de 8 vCPU avec Oracle Database Standard Edition 2).

 

Considérations importantes

En tant qu'utilisateur final, vous devez garder plusieurs points à l'esprit :

  • Si vous disposez d'un contrat illimité (ULA – Unlimited License Agreement) pour une période fixée, vous pouvez déployer les programmes Oracle dans ces environnements cloud autorisés pendant la période de déploiement illimité. Cependant, les conditions générales standard ne vous permettront pas de certifier ces déploiements à la fin du contrat. Vous devrez négocier une clause non standard dans votre contrat pour pouvoir certifier de tels déploiements cloud.
  • Avec un contrat illimité perpétuel (PULA – Perpetual Unlimited License Agreement), vous pouvez déployer les programmes Oracle dans ces environnements cloud autorisés. Vous devez toutefois faire très attention dans les cas où votre organisation évoluerait (par exemple, à la suite de fusions et/ou d'acquisitions), car les conditions générales standard ne permettent qu'aux entités juridiques listées dans le contrat d'utiliser le logiciel.
  • Si vous utilisez des instances « constrainted vCPU » (Azure) et/ou « optimized vCPU » (AWS), gardez à l'esprit qu'Oracle vous demande de compter la capacité maximale de l'instance et non la taille maximale utilisée (bien que certains fournisseurs de cloud conseillent autrement, vous mettant à risque de non-conformité).
  • Si vous utilisez la solution AWS pour VMware et/ou Azure VMware, sachez que ces environnements ne sont pas des environnements cloud autorisés. Il n'est donc pas autorisé de compter le nombre de vCPU pour déterminer le nombre de licences Oracle. Oracle exige des licences pour la totalité de l'infrastructure (c'est-à-dire qu'un contrat ULA ou PULA est nécessaire), à moins qu'une clause non standard spécifique ne soit convenue (ce qui est peu probable pour la plupart des utilisateurs finaux).
  • Si vous utilisez des hôtes dédiés (dedicated bare metal) proposés par AWS et Azure, Oracle demandera une licence pour le nombre maximum de vCPU des serveurs physiques sous-jacents (et non pour le maximum réel de vCPU utilisés à un moment donné sur les serveurs). En d'autres termes, si les cœurs des serveurs sont hyperthreadés, les hôtes bare metal doivent être entièrement licenciés.

Un autre environnement cloud ?

Oracle n'a pas d'accord spécifique avec d'autres fournisseurs de cloud que ceux mentionnés précédemment.

De l'avis d'Oracle, la plupart de ces autres fournisseurs s'appuient sur la virtualisation, comme VMware ou similaire, et ils ne sont donc pas acceptés comme méthode pour réduire le nombre de licences requises. Si un fournisseur de cloud utilise VMware comme technologie de virtualisation, Oracle exigera une licence pour tous les cœurs de tous les hôtes ESX du fournisseur, car la machine virtuelle avec le logiciel Oracle installé pourrait hypothétiquement migrer d'un vCenter à un autre (sauf si une isolation au niveau stockage et réseau est mise en place). Dans ce cas, les utilisateurs finaux ne pourraient en pratique obtenir les licences pour un tel environnement que par le biais d'un contrat de licence illimité (coûteux) afin de maintenir les coûts acceptables.

Certains fournisseurs de cloud utilisent des termes tels que « cloud privé » et « cloud bare metal » pour certaines de leurs offres. Oracle a tendance à considérer ces termes comme non fiables, car une couche de virtualisation peut être présente sans que l'utilisateur final ne le sache. Par conséquent, ces environnements sont traités comme tout autre environnement de fournisseur de cloud public non approuvé.

Déployer dans un environnement « cloud » sans une compréhension complète des implications en matière de licences entraîne généralement des risques financiers imprévus. Soyez prêt et faites appel aux experts du service de conseil Oracle de SoftwareONE avant, pendant et après votre transformation vers le cloud (public) pour éviter et réduire les coûts.

En tant qu'utilisateur final, vous êtes contractuellement tenu de veiller à votre conformité sur les logiciels Oracle. Il est crucial de rester vigilant et de suivre l'évolution des politiques et des conditions de licence. Vous devez évaluer votre infrastructure informatique pour déterminer les exigences réelles en matière de licences et, lors de la mise en œuvre de plans de migration d’environnements On-Premises vers le cloud, déterminer d'autres modes de licence. En adoptant une approche stratégique combinant expertise technique et expertise licensing à jour , les organisations peuvent naviguer dans les complexités des licences d'Oracle avec confiance et en limitant les risques financiers. Cela vous aidera à garder le contrôle, à vous préparer aux audits d‘Oracle et à disposer de toutes les informations nécessaires pour éviter et réduire les coûts. SoftwareOne est spécialisé dans les services vous permettant de maitriser ces sujets pour atteindre vos objectifs.

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Sébastien Gouyou-Beauchamps
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