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Qu'attendre de son SI en 2025 ? Tour d'horizon avec un DSI membre du CRiP

SoftwareOne blog editorial team
Équipe Editoriale
A red led wall.

La transformation digitale n’est pas un long fleuve tranquille. À la barre, le système d’information doit se réinventer pour devenir le moteur de la transformation de l’entreprise. Mais les défis sont nombreux : menaces d’attaques cyber, impatience des métiers pour davantage d’agilité, contraintes réglementaires, shadow IT et maintenant, shadow AI. Pour y voir plus clair et comprendre les enjeux qui attendent les SI, nous avons rencontré David Quantin, membre du Comex du Groupe Matmut en charge de la Direction du Numérique et de l'Innovation, et également membre du Bureau du CRiP (Club des Responsables d’Infrastructure, de Technologie et de Production Informatique). Éclairage.

Passer de la cybersécurité à la cyber-résilience du SI

Qu’elles soient publiques, privées, petites ou grandes, toutes les entreprises intègrent aujourd’hui la sécurité dans le top 3 de leurs priorités. Malgré le renforcement des dispositifs de sécurité, elles savent que leur système d’information va subir de multiples attaques qui conduiront à des interruptions de services. Les exemples d’entreprises ou de services publics totalement paralysés par des ransomwares continuent de faire la une de la presse. À chaque incident, la lenteur et la complexité de la remise en service du SI démontrent le besoin de repenser la continuité d’activité, pas seulement d’un point de vue technique, mais également organisationnel et opérationnel. Une réflexion qui va bien au-delà des Plans de Reprise Informatique et autres Plans de Continuité d’Activité qui ont fleuri ces dernières années.

Pour David Quantin, il faut même aller encore plus loin : « Nous quittons le temps de la cybersécurité pour entrer dans l’ère de la cyber-résilience. La défense du SI n’est plus le vrai sujet, c’est sa capacité à reconstruire rapidement un socle opérationnel pour assurer la survie de l’entreprise ». Une cyber-résilience qui se construit pas à pas, en suivant quelques bonnes pratiques : dupliquer, voire créer un troisième site pour les composants redondants, systématiser les sauvegardes de données ou encore concevoir des applications capables de fonctionner en mode dégradé en cas de défaillance de l’infrastructure… Un travail important, mais fondamental pour s’engager sur la voie de la résilience.

Maîtriser les dépenses du Cloud

L’hybridation progressive des systèmes d’information vers le Cloud a certes apporté plus de souplesse, plus de réactivité et une meilleure capacité de mise à l’échelle, mais le Cloud public, avec sa structure tarifaire bien particulière, a des conséquences sur la politique budgétaire IT. Traditionnellement classées en CAPEX (dépenses d’investissement), les dépenses informatiques et les budgets migrent désormais vers l’OPEX et les licences logicielles perpétuelles disparaissent au profit d’abonnements. David Quantin explique : « Notre structure budgétaire est en train de vivre une transformation. Le poids des dépenses de fonctionnement et notamment des licences logicielles, qui sont de plus en plus en mode SaaS, s’accroît. Nous devons prendre en compte ce facteur dans nos arbitrages financiers, afin de diminuer nos investissements en CAPEX. »

La facilité de provisionner des ressources avec le Cloud Public a parfois surpris financièrement les entreprises, souvent en raison d’une mauvaise compréhension des structures tarifaires qu’appliquent les fournisseurs de services Cloud. Pour éviter ces déconvenues et optimiser les coûts du Cloud, la meilleure chose à faire est d’adopter une démarche FinOps, en d’autres mots, intégrer les équipes financières, opérationnelles et techniques dans la gestion des dépenses Cloud. Un mode de fonctionnement qui permet de mieux contrôler les coûts et de donner une vision transverse de l’utilisation du Cloud. En outre, l’approche FinOps facilite les négociations de remises tarifaires avec les fournisseurs en s'engageant sur des volumes dans le cadre d'un contrat global pour l'entreprise. Des avantages financiers qui encouragent vivement les métiers à se tourner vers les contrats négociés pour le Cloud plutôt qu’à recourir individuellement à des services en shadow IT.

Contrôler l’intelligence artificielle et se préparer au quantique

Dans la lignée de l’automatisation, le déploiement de l’IA est une étape clé. Après avoir automatisé des tâches opérationnelles comme la configuration, le déploiement, le provisionnement des ressources, l’IA s’apprête à automatiser des tâches intellectuelles.

Deux ans après les preuves de concepts déployées pour valider les solutions de machine learning, de deep learning et aujourd’hui, d’IA générative, les prochaines années marqueront le début de leur déploiement industriel. « Les révolutions technologiques se font par vagues. Il y a trois ans, on parlait de blockchain, puis il y a deux ans, du metaverse. Depuis un an, on ne parle que d’IA générative. En réalité, c’est la révolution numérique qui est en cours. Le metaverse et la blockchain ne sont pas morts pour autant. Ce qui est certain, c’est que l’IA générative va transformer les marchés, les entreprises et la société », précise David Quantin. Un développement de l’IA que les entreprises devront prendre à bras-le-corps, sans négliger l’importance de la gouvernance pour garder la maîtrise sur les usages de l’IA.

Autre tendance technologique dans le rétroviseur : l’arrivée prochaine de l’informatique quantique. Une technologie qui exploite les principes de la mécanique quantique pour réaliser des calculs impossibles aux ordinateurs classiques. En d’autres mots, le quantique augmente considérablement les capacités de calculs que l’on connaît aujourd’hui et est utilisé, pour le moment, dans des secteurs d’activité comme la pharmacie, la recherche, l’énergie, mais également la banque ou l’assurance. La Matmut envisage par exemple d’y recourir pour la détection des fraudes et la gestion des risques. À terme, le quantique marquera une étape décisive dans l’hybridation du SI, comme le souligne David Quantin : « Le SI de demain sera une hybridation triple, avec de l’IT classique basée sur des CPU, des machines dédiées pour traiter l’IA avec des GPU, et des ordinateurs quantiques pour répondre à des problèmes complexes. »

Des enjeux clés qui, une nouvelle fois, démontrent la montée en puissance du système d’information dans les décisions stratégiques. Auparavant considéré comme un sujet technique, géré par des techniciens pour des techniciens, les directions générales reconnaissent aujourd’hui le rôle primordial du SI dans la croissance et dans la performance des métiers. Sa capacité à orchestrer les opérations quotidiennes tout en influençant les stratégies d'innovation et de compétitivité, notamment à travers l'intégration de technologies émergentes, en fera un pilier essentiel du succès. Un virage à prendre, qui commence maintenant !

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